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Lettre ouverte pour notre Mairesse Valérie Plante, écrite par les jeunes du comité Jeunes+




Démantèlement Notre-Dame ; Dément tellement, notre dame.

On le sait bien, depuis plusieurs années on vit une crise du logement partout au Canada. C’est ce qui entraîne du même coup plus d'itinérance et de précarité chez les jeunes au Québec, qui est certainement plus visible dans les grands centres urbains.

Le manque criant de ressources adaptées et accessible force les citoyen-nes plus défavorisé-es à se débrouiller autrement, à fabriquer un endroit où survivre malgré les conditions médiocres auxquelles iels font face. Des abris de fortune pour les moins fortuné-es.

C’est ce qui peut amener à trouver en bord de rue plusieurs tentes installées un peu partout, sur les terrains vagues ou les terre-pleins de boulevards. Ces campements deviennent des micro-communautés par défaut, en marge et au centre des quartiers centraux. Pour le meilleur et pour le pire, pour de meilleures chances de survie comme pour le pire dérangement pour le voisinage et du même coup ce qui projette une vision négative dans la société. En effet, les locataires et propriétaires des habitations environnantes n’ont pas manqué de faire entendre leur mécontentement ; Du bruit, des chicanes, des déchets... Le paysage de leur arrière-cour a changé de décor, et la petite vie tranquille du rêve américain clash beaucoup avec la misère humaine, surtout quand elle est visible depuis le balcon.

C’est certain que, si on laisse un groupe de personnes marginalisées sans services sanitaires, il va se retrouver plusieurs déchets à ces endroits-là.

C’est aussi certain que, si on fait le choix de démanteler ces campements, c’est-à-dire de déloger des gens sans logis, de jeter le peu de ressources accumulées, de forcer ses survivant-es à recommencer avec encore moins que rien, qu’on leur envoie le message de mieux se cacher et s’isoler la prochaine fois ; la pauvreté, on veut pas la voir.

La solution de la ville; On évacue, on jette tout et on recommence dans quelques mois.

Avez-vous pris le temps de vous demander ce qui pourrait expliquer que malgré vos nombreux démantèlements dans les dernières années, c’est toujours à recommencer ?

Avez-vous pris le temps aussi de vous dire que ces personnes-là sont des enfants ou parents de peut-être quelqu'un accepté de la société ou même engagé dans la société?

Tout en sachant très bien que ça ne fait que déplacer le problème pendant une courte période, et surtout, que ça rend la population encore plus vulnérable en les isolant davantage.

On vous demande d'offrir des services suffisants pour loger ces personnes, des services réellement adaptés pour combler leurs besoins de base, à la place de continuer à les déplacer, dans une tentative futile de les invisibiliser davantage.

Comme si quand on ne les voit pas, on peut oublier qu’en plus de leur enlever leur toit, on leur enlève aussi leurs Droits.

Merci

Yami, Tommy et Mélodie, jeunes du comité Jeunes+ de la Coalition Jeunes+

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